Le portait des jeunes chercheurs

La Fondation evertéa soutient les jeunes chercheurs !

 

En effet, tout au long de l’année, nous remettons des prix dans différents congrès nationaux et internationaux récompensant les étudiant.es pour leurs communications orales ou affiches sur leurs travaux de recherche en écotoxicologie et en toxicologie.

Nous avons décidé de les mettre en avant en leur posant des questions sur qui ils sont, de quoi parle leurs projets et quelle est leur musique fétiche quand ils travaillent.

Vous êtes curieux ? C’est par ici !

Le jeune chercheur du mois

Aujourd’hui nous vous présentons Fidji Sandré, postdoctorante à l’INRS (Institut national de la Recherche Scientifique) au Québec, Canada où elle travaille sur l’ADN environnemental comme outil de suivi de la biodiversité dans l’équipe de Valérie Langlois dans l’objectif d’allier écotoxicologie et approches omiques pour mieux comprendre l’impact des pollutions sur les écosystèmes. Nous avions pu la rencontrer et lui décerner deux fois le prix de la meilleure présentation orale aux congrès de la SEFA et de la SFSE pour ses recherches sur l’impact des polluants pharmaceutiques et leurs produits de dégradation sur le milieu aquatique. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Originaire de la campagne en Charente-Maritime, j’ai toujours été fascinée par la nature qui m’entourait et cette curiosité m’a naturellement menée vers les sciences. Après mon bac j’ai choisi d’étudier la chimie à l’Université de Bordeaux. J’ai beaucoup aimé le cursus, mais ce sont les cours axés sur l’environnement qui ont le plus capté mon intérêt, me poussant à me spécialiser en écotoxicologie et chimie de l’environnement à travers un master dans cette même université.

C’est lors de mes stages que j’ai vraiment découvert la recherche et que j’ai su que c’était ce que je voulais faire. En M1, j’ai travaillé sur la chlordécone, un pesticide très polluant utilisé pendant des années dans les Antilles françaises, et j’ai eu l’opportunité de partir en Guadeloupe pour étudier sa diffusion dans les réseaux trophiques. J’ai rencontré Charlotte Dromard, une jeune chercheuse passionnée, qui m’a fait confiance et m’a laissé mener mon propre projet, de l’échantillonnage jusqu’à la rédaction de mon premier article. Ça a été un vrai déclic : j’étais faite pour l’écotox !

En M2, j’ai poursuivi avec un stage à l’Université de Créteil sur la toxicité des effluents routiers. J’ai adoré travailler avec Laure Garrigue-Antar et Christophe Morin, et quand ils m’ont proposé une thèse, j’ai foncé. Grâce à une bourse de l’école doctorale, j’ai commencé en octobre 2019, et après trois ans de recherche (et quelques confinements), j’ai soutenu ma thèse en juin 2023.

C’est pendant ma thèse que j’ai croisé la route de la Fondation Evertéa. Aujourd’hui, je suis postdoctorante à l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) à Québec, où je travaille sur l’ADN environnemental comme outil de suivi de la biodiversité dans l’équipe de Valérie Langlois. Mon objectif est d’allier écotoxicologie et approches omiques pour mieux comprendre l’impact des pollutions sur les écosystèmes.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ses travaux ou suivre ses actualités, n’hésitez pas à la retrouver sur les réseaux sociaux LinkedIn

Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Ma thèse portait sur la toxicité de l’un des médicaments les plus consommés au monde : le furosémide, un diurétique couramment utilisé. Une fois rejeté dans les eaux usées, ce composé ne disparaît pas totalement. Il se transforme en plusieurs fragments appelés produits de dégradation, qui peuvent parfois être plus toxiques que la molécule d’origine pour l’environnement aquatique.

Mon travail a consisté à traquer les concentrations de plusieurs de ces sous-produits dans les stations de traitement des eaux usées et en rivière, puis à tester leur toxicité sur différents organismes aquatiques modèles : poissons, microcrustacés et algues vertes. J’ai étudié leurs effets sur la croissance, le comportement, ainsi que sur plusieurs marqueurs moléculaires, afin de mieux comprendre leur impact, seuls et en mélange – car dans l’environnement, une molécule n’est jamais isolée.

L’enjeu de ce projet était de mettre en lumière l’impact encore méconnu des produits de dégradation des contaminants sur les écosystèmes aquatiques. En identifiant les risques associés, mes travaux ont contribué à mieux orienter les politiques de gestion de l’eau et de surveillance des polluants. Le furosémide a par la suite été ajouté à la liste des polluants suivis sur le bassin versant Seine-Normandie, une avancée concrète dans la prise en compte de ces substances dans la gestion environnementale.

C’est en présentant ce projet que j’ai rencontré la Fondation Evertéa, alors appelée Fondation Rovaltain. J’ai eu l’honneur de recevoir le prix du jury de la Société d’Écotoxicologie Fondamentale et Appliquée (SEFA) pour la meilleure présentation orale, ainsi que le prix du public de la Société Francophone de Santé et Environnement (SFSE), décerné par la Fondation.

Quelle est la chanson que vous écoutez à longueur de journée en travaillant ?

J’ai toujours été très rock’n’roll. Pas dans ma façon de travailler, bien sûr, mais en ce qui concerne la musique ! Lors des longues manips, j’avais souvent en tête It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ’n’ Roll) d’AC/DC. Je trouve que ça reflète bien le parcours d’une thèse : c’est long, parfois une vraie bataille pour comprendre ce qui ne fonctionne pas, mais en s’accrochant, on finit par y arriver – et c’est extrêmement satisfaisant.

Question 1
Pouvez-vous vous présenter ?

Originaire de la campagne en Charente-Maritime, j’ai toujours été fascinée par la nature qui m’entourait et cette curiosité m’a naturellement menée vers les sciences. Après mon bac j’ai choisi d’étudier la chimie à l’Université de Bordeaux. J’ai beaucoup aimé le cursus, mais ce sont les cours axés sur l’environnement qui ont le plus capté mon intérêt, me poussant à me spécialiser en écotoxicologie et chimie de l’environnement à travers un master dans cette même université.

C’est lors de mes stages que j’ai vraiment découvert la recherche et que j’ai su que c’était ce que je voulais faire. En M1, j’ai travaillé sur la chlordécone, un pesticide très polluant utilisé pendant des années dans les Antilles françaises, et j’ai eu l’opportunité de partir en Guadeloupe pour étudier sa diffusion dans les réseaux trophiques. J’ai rencontré Charlotte Dromard, une jeune chercheuse passionnée, qui m’a fait confiance et m’a laissé mener mon propre projet, de l’échantillonnage jusqu’à la rédaction de mon premier article. Ça a été un vrai déclic : j’étais faite pour l’écotox !

En M2, j’ai poursuivi avec un stage à l’Université de Créteil sur la toxicité des effluents routiers. J’ai adoré travailler avec Laure Garrigue-Antar et Christophe Morin, et quand ils m’ont proposé une thèse, j’ai foncé. Grâce à une bourse de l’école doctorale, j’ai commencé en octobre 2019, et après trois ans de recherche (et quelques confinements), j’ai soutenu ma thèse en juin 2023.

C’est pendant ma thèse que j’ai croisé la route de la Fondation Evertéa. Aujourd’hui, je suis postdoctorante à l’Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) à Québec, où je travaille sur l’ADN environnemental comme outil de suivi de la biodiversité dans l’équipe de Valérie Langlois. Mon objectif est d’allier écotoxicologie et approches omiques pour mieux comprendre l’impact des pollutions sur les écosystèmes.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ses travaux ou suivre ses actualités, n’hésitez pas à la retrouver sur les réseaux sociaux LinkedIn

Question 2
Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Ma thèse portait sur la toxicité de l’un des médicaments les plus consommés au monde : le furosémide, un diurétique couramment utilisé. Une fois rejeté dans les eaux usées, ce composé ne disparaît pas totalement. Il se transforme en plusieurs fragments appelés produits de dégradation, qui peuvent parfois être plus toxiques que la molécule d’origine pour l’environnement aquatique.

Mon travail a consisté à traquer les concentrations de plusieurs de ces sous-produits dans les stations de traitement des eaux usées et en rivière, puis à tester leur toxicité sur différents organismes aquatiques modèles : poissons, microcrustacés et algues vertes. J’ai étudié leurs effets sur la croissance, le comportement, ainsi que sur plusieurs marqueurs moléculaires, afin de mieux comprendre leur impact, seuls et en mélange – car dans l’environnement, une molécule n’est jamais isolée.

L’enjeu de ce projet était de mettre en lumière l’impact encore méconnu des produits de dégradation des contaminants sur les écosystèmes aquatiques. En identifiant les risques associés, mes travaux ont contribué à mieux orienter les politiques de gestion de l’eau et de surveillance des polluants. Le furosémide a par la suite été ajouté à la liste des polluants suivis sur le bassin versant Seine-Normandie, une avancée concrète dans la prise en compte de ces substances dans la gestion environnementale.

C’est en présentant ce projet que j’ai rencontré la Fondation Evertéa, alors appelée Fondation Rovaltain. J’ai eu l’honneur de recevoir le prix du jury de la Société d’Écotoxicologie Fondamentale et Appliquée (SEFA) pour la meilleure présentation orale, ainsi que le prix du public de la Société Francophone de Santé et Environnement (SFSE), décerné par la Fondation.

Question 3
Quelle est la chanson que vous écoutez à longueur de journée en travaillant ?

J’ai toujours été très rock’n’roll. Pas dans ma façon de travailler, bien sûr, mais en ce qui concerne la musique ! Lors des longues manips, j’avais souvent en tête It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ’n’ Roll) d’AC/DC. Je trouve que ça reflète bien le parcours d’une thèse : c’est long, parfois une vraie bataille pour comprendre ce qui ne fonctionne pas, mais en s’accrochant, on finit par y arriver – et c’est extrêmement satisfaisant.

Tous les portraits jeunes chercheurs

Fabien Spicher,

Doctorant à Edysan – l’Université de Picardie, qui a reçu le 1er prix pour la meilleure communication orale à l’occasion du colloque Ecoveg 17 en 2024, pour sa communication intitulée « Un vecteur de dispersion à longue distance négligé : les engins forestiers ».

En savoir +

J’ai très tôt (stage de 3ème !) ressenti une attirance pour les écosystèmes forestiers et la pratique de la botanique dans les sous-bois, me permettant de nommer cette biodiversité, d’admirer les floraisons massives au printemps, et aussi de découvrir le petit univers des mousses peuplant sol, troncs, bois morts et rochers.

Après des études de forestier, j’ai travaillé en tant que technicien de recherche en écologie forestière (2009 -2014) pour ensuite intégrer, en tant qu’ingénieur d’étude, l’UMR EDYSAN CNRS-UPJV. Depuis novembre 2023, je suis un doctorant aux cheveux blancs et j’ai la chance d’effectuer une thèse en formation continue (50% de mon temps de travail) sur le sujet suivant : « Réponse des communautés de bryophytes et de plantes herbacées à la maturité et à l’ancienneté des forêts dans un contexte de changement climatique » sous l’encadrement de Jonathan Lenoir (CNRS) et Alain Vanderpoorten (Université de Liège).

Je suis également soucieux de partager mes activités auprès d’un large public. Ainsi, je suis correspondant Sciences et Société pour mon unité de recherche, j’anime différents ateliers et conférences et je partage mes activités via les réseaux sociaux (Linkedin, Bluesky et X) et un site internet.

Les forêts abritent une biodiversité remarquable et spécialisée dont les mousses et les plantes vasculaires. Cette flore s’exprime en réponse aux paramètres environnementaux (eau, lumière, température, etc.) mais également aux activités anthropiques actuelles et passées. La maturité (âge, abondance de bois mort, dendromicrohabitat et complexité structurelle) et l’ancienneté (depuis quand la forêt s’est installée ?) sont donc deux paramètres-clés qui déterminent la biodiversité mais également le microclimat en milieu forestier. Or, en France métropolitaine, seuls 30% des forêts peuvent être qualifiées d’anciennes et 3% ont dépassé l’âge d’exploitabilité. La fragmentation des forêts matures et anciennes (vieilles forêts) représente donc un enjeu de conservation prioritaire exacerbé face aux changements climatiques.

Pour déterminer la réponse des communautés végétales en milieu forestier au degré de maturité et d’ancienneté du peuplement forestier, je m’appuie sur des approches naturalistes (inventaires de la végétation), historiques (cartes anciennes, cadastres, archéologie de surface), descriptives (inventaire dendrométrique et modélisation 3D des peuplements forestiers à l’aide du LiDAR) et microclimatiques (mesure de température et d’humidité).

Pauline Bellot,

Postdoctorante à l’Université du Québec à Montréal, où elle s’intéresse à l’usage des goélands à bec cerclé comme bioindicateurs de la contamination environnementale. Elle a reçu le 1er prix pour la meilleure communication orale lors du congrès de GFP 2024 à Lyon, pour ses travaux sur « l’étude expérimentale d’une exposition chronique au tébuconazole sur le succès reproducteur et la descendance du diamant mandarin (Taeniopygia guttata) ».

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Originaire du sud de la France, j’ai fait une licence de biologie à Marseille. En deuxième année, j’ai suivi mon premier cours d’écotoxicologie, et j’ai su tout de suite que c’était ce que je voulais faire plus tard ! La même année, j’ai eu la chance de lire Silent Spring de Rachel Carson. Je ne le savais pas encore, mais les oiseaux et les pesticides allaient recroiser mon chemin.

Par la suite, j’ai fait ma première année de master à Angers, puis la seconde à la Sorbonne, à Paris, en écotoxicologie et écophysiologie. J’y ai beaucoup appris, et j’ai eu l’opportunité de réaliser deux stages à l’international : l’un à Québec, l’autre à Genève. À ce moment-là, je m’intéressais surtout à l’écotoxicologie aquatique et à la chimie environnementale. J’ai eu l’occasion de travailler sur différents modèles biologiques (poissons, algues) et sur divers types de contaminations : métaux lourds, hydrocarbures, médicaments… Ces expériences ont renforcé mon envie de poursuivre en doctorat, je n’avais alors aucun doute !

Presque par hasard, j’ai postulé à une thèse au Centre d’Études Biologiques de Chizé (CEBC), encadrée par Frédéric Angelier, François Brischoux et Clémentine Fritsch. Je dis « par hasard » parce que je pensais que mes compétences étaient un peu éloignées du sujet, qui portait sur les effets des fongicides utilisés en viticulture sur les oiseaux des milieux agricoles. Mais comme on dit, le hasard fait bien les choses ! Le CEBC m’a énormément apporté. Pendant trois ans, j’y ai travaillé sur une famille de fongicides, les triazoles, et sur leurs effets sur la physiologie, le métabolisme, la reproduction et le développement des oiseaux.

Au départ, je n’avais pas d’attirance particulière pour les oiseaux… et pourtant, j’ai succombé pendant ma thèse ! C’est ce qui m’a menée à chercher un postdoctorat dans ce même domaine, et à rejoindre l’Université du Québec à Montréal, où je travaille actuellement avec Jonathan Verreault (UQAM) et Raphaël Lavoie (Environnement et Changement climatique Canada). Je m’intéresse désormais à la façon dont les stratégies d’approvisionnement alimentaire des goélands à bec cerclé influencent leur signature chimique, notamment en matière de contamination, avec un intérêt particulier pour les pesticides.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ses travaux ou suivre ses actualités, n’hésitez pas à la retrouver sur les réseaux sociaux LinkedIn & Bluesky !

Les pesticides sont devenus omniprésents dans notre environnement en raison des pratiques agricoles modernes. S’ils jouent un rôle dans la protection des cultures, certains présentent de graves risques pour l’environnement, impactant la santé humaine et celle de la faune. Chez les oiseaux notamment, ces substances peuvent s’accumuler le long de la chaîne alimentaire, entraînant des niveaux de contamination parfois préoccupants.

Ce projet postdoctoral vise à mieux comprendre les liens entre les déplacements des oiseaux dans les milieux agricoles, leur exposition aux pesticides et les effets physiologiques associés. Le goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) constitue un modèle idéal pour cette étude. Omnivore, opportuniste et facilement traçable grâce à ses déplacements routiniers, il reflète des signatures de contamination représentatives de différents environnements. Chaque année, environ 65 000 individus se reproduisent sur l’île Deslauriers, à l’est de Montréal, à proximité de zones agricoles intensives. Cette espèce pourrait ainsi jouer un rôle clé en tant que bioindicateur de la contamination en pesticides. En croisant les données de déplacements (acquises grâce à un suivi GPS), de contamination et de réponses biologiques, ce projet propose une lecture intégrée de l’impact des pesticides sur la faune sauvage. Au-delà de la portée scientifique, ce projet a pour ambition de fournir des données essentielles aux décideurs pour améliorer la régulation des pesticides au Canada et à l’international, soutenir les efforts de conservation des espèces aviaires et sensibiliser le public aux enjeux de la contamination environnementale.